✅Gros-Réderching✅

Je quitte la commune de Bining pour me rendre à Gros-Réderching où je suis reçu par Norbert DOR, Maire de cette commune accompagné de Michèle DEHLINGER, conseillère municipale.
Nos réflexions sont nombreuses avec cependant un intérêt plus particulier sur les problématiques rencontrées en milieu rural.
Je les remercie pour leur accueil et ce moment d’échange.
Un bref retour en arrière sur l’Histoire de Gros-Réderching, bonne lecture.
D’hier et d’Aujourd’hui :
Gros-Réderching est mentionné pour la première fois dans les documents de l’époque en 1150.
A ce moment, il appartenait à la Seigneurie de Bitche.
La légende orale reporte la fondation du village à l’époque des invasions franques (Ve siècle de notre ère)
Réderching viendrait de Roderchingen, d’après le nom du Duc Roderich qui y aurait eu sa résidence.
En 1332, L’Abbaye de Sturzelbronn y acquit des domaines.
Durant la première moitié du XVIe siècle, le village compta 45 feux.
En automne 1578, Gros-Réderching fut ravagé par un grand incendie qui anéantit presque tout le village ; en effet, les petites maisons paysannes, la plupart construites en bois et couvertes de chaume
devaient flamber comme des torches.
Les habitants réduits à la mendicité adressèrent une supplique à leur seigneur afin d’en obtenir « pour eulx et en aulmosnes quelques sommes de deniers ».
Dès le 20 novembre 1578, Jean BOCH, exerçant la charge de receveur à Bitche fut missionné pour donner « auxdits suppliants » la somme de 100 Francs et un supplément de 40 Gulden.
La Guerre de Trente Ans (1618-1648) :
Les grands fléaux que furent la guerre, la peste et la famine s’abattirent presque sans interruption sur cette partie de la Lorraine durant des siècles mettant à feu et à sang des villages entiers.
La guerre atteignit des sommets vers les années 1630 lorsque 4 armées, troupes impériales et lorraines d’une part, armées suédoise et française d’autre part, s’affrontèrent dans notre région.
Les années 1635 à 1641 furent les plus calamiteuses laissant des villages détruits et des populations décimées.
La paix de 1648 ne fut qu’une trêve. Les vexations et les hostilités ne prirent fin qu’au Traité de Ryswick en 1697, date de la rétrocession de la Lorraine à son Duc.
Par la suite, notre village fut rebâti peu à peu et repeuplé par des immigrants venus des Ardennes (on peut citer les BOUVY) de la Suisse, du Tyrol.
Ces immigrants furent exemptés de tout impôt pendant 10 ans et reçurent la permission de cultiver autant de terres qu’ils pouvaient en défricher.
Gros-Réderching au XVIIIe siècle :
En 1736, François III, Duc de Lorraine échangea ses terres contre le Grand Duché de Toscane.
La Lorraine fut donnée à Stanilas LESCZINSKI, roi détrôné de Pologne et beau-père de Louis XV.
Celui-ci fut cependant mal inspiré en choisissant DE GALAIZIERE COMME CHANCELIER ; sa sévérité, les impôts excessifs, la multitude des charges introduites par les Fermiers généraux appauvrirent la
région et provoquèrent une émigration massive dans le BANAT et dans la BATSCHKA (ancienne Hongrie)
Gros-Réderching pendant la REVOLUTION :
Les habitants du pays de Bitche n’ont pas fait la Révolution, ils l’ont plutôt subie. Par la loi du 2 novembre 1789, les propriétés ecclésiastiques ont été confisquées et mises à la disposition de la nation.
La persécution contre le clergé fidèle a été provoquée par la loi du 27 novembre 1789 qui obligea tous les ecclésiastiques à prêter le serment de la « Constitution Civile » du Clergé.
Le clergé fut divisé en 2 camps, le clergé assermenté et le clergé réfractaire.
A Gros-Réderching, le curé et le vicaire refusèrent de prêter le serment constitutionnel. La population dans sa grande majorité soutint les prêtres fidèles dans l’exercice des offices religieux.
Les prêtres réfractaires continuèrent en secret d’exercer des fonctions du culte soutenus par la population désireuse d’affirmer la foi de ses ancêtres.
Le vicaire de Sarralbe a même baptisé, en 1793, à Gros-Réderching, des enfants de Wiesviller, Woelfling et Bliesbrück.
De nombreux habitants furent condamnés pour cause contre-révolutionnaire (environ 3 % de la population qui comptait alors 861 habitants).
Notre village n’a pas gardé de souvenirs douloureux de l’épopée napoléonienne.
Des rangs de sa population ont même émergé des gloires locales ainsi Jean EGUETHER, sous-lieutenant et porte-étendard, qui prit part à toutes les campagnes de Napoléon et qui fut décoré de la Légion
d’Honneur en 1807. Après les guerres de Napoléon, il retourna à Gros-Réderching pour en devenir le maire de 1831 à 1840.
Gros-Réderching au XIXe et XXe siècle :
De 1815 à 1870, notre région connut une longue période de paix.
Août 1870, la guerre contre la Prusse est imminente !
« De Preisse kumme » fut le cri douloureux lancé par nos ancêtres connaissant par avance la cohorte de misères et de deuils qui allait s’abattre sur notre village.
L’invasion déferla et la guerre continuera jusqu’au 15 mars 1871.
Notre région devient allemande après la capitulation de 1870.
A partir du traité de Francfort en 1871 qui divise la Lorraine, on parlera pour l’Alsace-Lorraine de « Terre Impériale ». La nouvelle province allemande est divisée en 3 régions qui deviendront La Moselle, le
Bas-Rhin et le Haut-Rhin à leur restitution à la France en 1918.
La population refusera toujours cette annexion en refusant le drapeau allemand et en pavoisant le drapeau tricolore.
Mais le temps fait son œuvre ; petit à petit, on s’habitue aux nouveaux maîtres et la figure de la France s’estompe dans les brumes du souvenir.
Rares furent ceux qui à la veille de la première guerre mondiale surent encore dire quelques mots en français.
Gros-Réderching durant la Première Guerre Mondiale :
Le 1er août 1914, l’Allemagne déclare la guerre à la Russie, le 3 à la France. Le 4 août, la Grande-Bretagne déclare la guerre à l’Allemagne.
Le lendemain, l’Autriche-Hongrie entre dans le jeu au côté de l’Allemagne.
La guerre en 1914 est d’abord celle des civils de toute nationalité enrôlés de force parce qu’ils sont en âge de porter les armes, sans autre considération.
Elle a été la première guerre industrielle et s’est faite par tous les moyens, des charges de cavalerie au corps à corps dans les tranchées, des bombardements aux chars d’assaut, des gaz au phosphore.
Elle a duré 4 ans et provoqué la mort de 8 millions d’hommes.
Gros-Réderching a payé un lourd tribut et 21 soldats y laisseront leur vie.
En souvenir de ces soldats tombés à la guerre fut érigé un monument commémoratif dont l’inauguration eut lieu le 25 juin 1923 en présence de toute la population.
Sur Gros-Réderching et sur toute la Lorraine flotte à nouveau le drapeau français.
(Source : Site de la commune de Gros-Réderching, Gros-Rederching.fr)

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