🇫🇷 Siersthal🇫🇷

Je quitte le village de Soucht pour m’arrêter à Siersthal, Lorraine, Francehal où je rencontre Daniel ZINTZ, maire de cette commune.
Je le remercie pour le temps qu’il m’a accordé, nos échanges ont été forts intéressants.
Nous nous quittons avec notre moment d’Histoire,
Se succédant le long de la Schwalb, le village de Siersthal et ses écarts Frohmühl et Holbach sont situés en pays couvert, dans la zone où la forêt est largement trouée par les essartages.
Le confluent de la Schwalbbach et du Schwangerbach a favorisé l’implantation du village, aujourd’hui niché au cœur des forêts qui ont envahi les versants. Comme dans le village voisin de Lambach, le
paysage a connu au cours des quarante dernières années une profonde mutation, la culture et les prairies ayant laissé la place aux feuillus.
Siersthal est mentionné en 1356 sous la forme Sigersthal, du nom d’homme germanique Sigiher et du substantif Thal, de l’allemand Tal, la vallée. Au début du xvie siècle, une verrerie est fondée à Holbach
par le comte Jacques de Deux-Ponts-Bitche. Abandonnée en 1585, elle est relayée l’année suivante par la verrerie de Münzthal, berceau de la verrerie de Saint-Louis-lès-Bitche.
Du point de vue spirituel, Siersthal est paroisse de l’archiprêtré de Hornbach jusqu’en 1802 avec quatre succursales, puis est passé dans celui de Rohrbach-lès-Bitche. Du point de vue administratif, le village
est commune de l’éphémère canton de Lemberg de 1790 à 1802 puis entre dans celui de Bitche.
C’est à Siersthal, tout près de l’église, que dans les années 1770, le Père Dominique Lacombe, ami du Père Jean-Marie Moÿe, fonde une école de formation pour les religieuses enseignantes de la
Providence de Saint-Jean-de-Bassel. À deux kilomètres de là, sur le Wasenberg dominant Holbach, la chapelle Notre-Dame-de-Fatima, constitue de nos jours un haut-lieu spirituel du Bitscherland, but d’un
important pèlerinage marial.
A Soucht comme à Siersthal, nous pouvions rencontrer de nombreux sabotiers.
Pourquoi les sabotiers s’installent-ils dans les forêts?
La difficulté du transport du bois obligeait le sabotier à s’installer aux abords de ces forêts, souvent avec toute sa famille dans des huttes construites sur place. Au XIX ème siècle, l’usage du sabot se
généralise et les sabotiers s’installent dans chaque village.
Quelle est la différence entre un sabot et un noyer?
Il abattait et débitait lui-même son bois, souvent du bouleau, peuplier ou aulne, des bois légers et bon marché pour des sabots ordinaires ; quant au noyer, il était réservé aux sabots de luxe pour les grandes
occasions. Le sabot étant façonné à partir de bois vert, une fois terminé, il fallait attendre plusieurs mois de séchage.
Un sabot est à l’origine une chaussure réalisée en creusant un morceau de bois pour que le pied puisse s’y glisser. Il est fait d’un seul tenant. La discipline s’appelle le sabotage, et le métier, le sabotier.
Dans ses conceptions modernes, bien des matériaux remplacent en partie ou en totalité le bois, avec une grande variété de sabots, des plus luxueux aux plus simples, des plus esthétiques par leurs formes
ou leurs dessins aux plus spécifiques et pratiques dans certains usages.
Le sabot est apparu entre 1480 et 1520 et a connu un développement rapide dans les populations de la France du Nord, de l’Ouest, de l’Est, en Bretagne, en Flandre et aux Pays-Bas, dans les pays rhénans
et mosellans, dans les Alpes occidentales (Vallée d’Aoste), se diffusant sur la façade du Nord-Ouest de l’Empire romain germanique jusqu’au Danemark.
Le terme « sabotte », dans le sens de « chaussures », apparaît assuré dans la langue française au xvie siècle. Que les lointaines origines des mots associés au sabot soient méconnues n’est qu’un détail,
mais la pluralité des sens anciens rend impossible de fixer avec précision la date de naissance du sabot. Son origine avant les Temps modernes reste en partie obscure.
Le mot sabot provient, selon les linguistes, de l’ancien français sabot ou çabot, terme du xiie siècle. Au delà, il provient de la combinaison de savate et de l’ancien français bot, masculin de botte, c’est-à-dire
une chaussure montante. Savate proviendrait de l’arabe sabbat, qui désigne une danse bruyante, tournoyante ou en toupie. En tous cas, l’italien Ciabatta et l’ancien provençal sabata sont des formes
attestées. Un sabot bien fixé au pied ou une savate permettent d’accomplir des danses rituelles, fort savantes et tournoyantes. Il est aussi évident que la marche heurtée comme la danse sur une surface dure
génèrent des chocs audibles, ce qui a engendré un synonyme par onomatopée, esclot, esclomp, sclump. Le sabot se nomme encore en occitan « esclop », en néerlandais « klomp », en allemand « Klump »,
en francique rhénan « Klumbe », en alsacien « Klumpe », en breton « botoù koat » (chaussures de bois), en suédois « klompa.
Le sabbat mythique des sorcières est bien une danse bruyante. Sabot ou Çabot a aussi désigné longtemps une toupie actionnée par une ficelle, puis prenant un usage technique, il a désigné une pièce de
bois qui, placé opportunément devant et sous les roues, transforme le roulage circulaire en traînage rectiligne.
Le verbe saboter en ancien français tardif du XIIIe siècle signifie « heurter ». Il prend d’ailleurs le sens de secouer en français entre le XVIe et le XVIIIe siècle. L’occitan sabar, qui veut dire frapper sur le bois
pour en détacher des morceaux, vient du mot saba, « sève », car le sens premier est frapper sur le bois à la montée de la sève pour en détacher l’écorce (une comptine très répandue accompagnait cette
opération, pratiquée par les enfants pour fabriquer des « trompettes » en écorce). Le verbe est très proche de l’ancien français. Dès 1838, saboter prend son sens actuel, saboteur étant employé depuis deux
ans.
Le mot sabotage qui n’apparaît qu’en 1842 est vulgarisé par le dictionnaire de Pierre Larousse après 1880. Le sabot deviendra le symbole des anarchistes. D’après la tradition des typographes, le mot
sabotage viendrait du fait qu’un vieux sabot était accroché dans les ateliers d’imprimerie, et on y jetait les caractères de plomb déformés ou inutilisables pour une raison ou pour une autre.
François Villon est le premier à utiliser le terme sabot, en 1461, dans sa Ballade de la Grosse Margot, qui parle d’un quartier mal famé de Paris, dans la Cité. Un peu plus tard, Rabelais cite cette nouvelle
chaussure dans Pantagruel (chap. XXII) : Panurge, le professeur de Pantagruel, décrit les sabots portés par la dame de ses pensées. Et la coquette héritière Anne de Bretagne, épouse successive de deux
derniers rois Valois de France, Charles VIII et Louis XII témoigne de ce premier essor populaire par son sobriquet. Cette reine de France, était surnommée par les impertinents Parisiens « la duchesse en
sabots ».
En néerlandais, le sabot (klomp) apparaît pour la première fois dans un recueil de proverbes hollandais et flamands réunis par Joannes van Doetichem, en 1577. La première corporation hollandaise de
sabotiers naît à Amsterdam en 1651. Il ne faut pas confondre le sabot, dans lequel le pied est enfermé, avec d’autres protections anciennes du pied, ouvertes celles-là ; telles les patins, semelles et mules en
bois. Celles-ci servaient de protection de la chaussure, sur laquelle elles étaient sanglées, contre l’humidité ou la poussière.
En Hollande, ces ancêtres des sabots s’appelaient « stillegang » assurant expressément la marche silencieuse. En fait, elles ont précédé nos galoches en caoutchouc apparues au xxe siècle. Il s’agissait de
patins ou de semelles avec un contrefort, fixés au pied par une sangle de cuir. Les « stillegang » sont cités, pour la première fois dans un acte aux archives de Leiden en 1429. En Suisse centrale, on vendait
à cette même époque des « Urnerböden » (traduisez : les semelles du canton d’Uri).
Une conclusion s’impose, selon R. Huysecom : le sabot proprement dit ne fut pas porté avant le début du XVIe siècle.
Selon d’autres chercheurs médiévistes, la chaussure tout en bois, donc le sabot au sens moderne, pourrait être connue comme une curiosité de danseur ou limité à des emplois discrets, dans des contrées
disposant du savoir-faire de fabrication depuis une probable invention technique au xiie siècle. Son emploi comme chaussure populaire n’a pris un réel essor que du temps d’Anne de Bretagne. Les
dénominations précises sabots, sabotines, sabotiers, saboterie, sabotage, sabotière n’auraient été fixées que plus tardivement.[…]
Lieux et monuments:
– L’église paroissiale Saint-Marc, construite à flanc de coteau.
– Le sanctuaire marial Notre-Dame-de-Fatima à l’écart de Holbach.
– La chapelle de la Sainte-Trinité à l’écart de Frohmühl.
– Le Simserhof, ouvrage majeur de la Ligne Maginot.

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