✅Rimling✅

Nous sommes le 24 Mai, aujourd’hui je me rends dans 8 communes en commençant par Rimling dès 8h30 où Eric Hemmert, Maire de cette commune me reçoit.
Nous échangeons sur divers sujets locaux et territoriaux.
Je le remercie encore pour ces échanges et son accueil.
Et voici notre tour habituel d’Histoire.
En pays découvert, le village de Rimling s’est développé au pied de la côte du Muschelkalk, à une altitude comprise entre 281 m et 392 m à proximité des sources de ruisselets qui se jettent dans la
Bickenalbe.
Sur son territoire, le plus riche et le plus important du Pays de Bitche et de tout l’Est Mosellan en vestiges archéologiques, ont été repérées les plus anciennes traces d’occupation humaine. Des gisements du
Paléolithique moyen voire ancien (Homme de Néandertal, entre -200 000 et – 35 000 ans avant J.C.), des sites du Mésolithique ( de – 10 000 à – 5 500 ) et du Néolithique ( de – 5 500 à – 2 000) (prospections
S. Schmit), des tumuli du 1er Âge du Fer, une douzaine de sites gallo-romains et une nécropole mérovingienne, ont été découverts.
Le village peut remonter à 2000 avant J.C. Sept sépultures anciennes, les tumuli, de l’âge du bronze et du fer fouillées en 1879 et en 1925 dans la forêt appelée « Burenbusch », entre Rimling et Epping,
contenaient entre autres un collier de bronze, un vase gris bleu (urne) destiné à recueillir les cendres des morts, ainsi qu’une serpette en fer. En 1933, M. Paul Krebs, aubergiste et amateur d’archéologie
locale, retira de la poterie romaine de son puits.
Mentionné au VIIIe siècle sous la forme Remilingas et en 855 sous la forme Rymelingen, du nom d’homme germanique Rimilo et du suffixe -ing, ce vieux village est issu d’une villa royale carolingienne.
Charlemagne en donne la dîme à l’abbaye de Hornbach; son petit fils, le roi Lothaire II, confirme la concession en 865. A cette époque, la localité est déjà le siège d’une « centaine » ou « Hundertschaft » relevant
du Pays de la Blies. Cette centaine semble être délimitée par la Sarre, la Blies, Gersheim, Uttweiler, Brenschelbach, Felsalbtal, Mouterhouse, Breitenstein, la vallée de l’Eichel et Weidesheim. C’est le noyau
de la future seigneurie de Bitche. En 953, Conrad, comte de Worms, duc de Lorraine, prend part à la révolte contre l’empereur Otton 1er; en 954, ses troupes se retirent à Rimling sans combat, devant l’armée
impériale conduite par le célèbre Brunon, frère de l’empereur, le nouveau duc de Lorraine et archevêque de Cologne.
Au XIe siècle, les ducs de Lorraine y construisent un château à motte au lieu-dit Le Schlossberg, sans doute pour surveiller les routes commerciales qui se croisent à Rimling: deux voies antiques, la Route du
Sel de Marsal vers Deux-Ponts et les pays rhénans, et la « lompartische Strasse », conduisant de la Lombardie vers la Flandre, en passant par Strasbourg, Sarreguemines et Sarrebruck. Le droit de convoi sur
les tronçons de ces routes fut réglé en 1370, entre la Lorraine, Lichtenberg, Bitche, Sarrebruck et Deux-Ponts.
A la même époque et au siècle suivant, les évêques de Metz y frappent monnaie, pour affirmer leur souveraineté sur la localité, tandis qu’au XIVe siècle, les comtes de Deux-Ponts, auxquels la seigneurie
était échue en fief à la fin du XIIIe siècle, y établissent un péage, compte tenu de l’intérêt du lieu.
Le village fut un poste de douane et de péage de la Seigneurie de Bitche, doublé d’une auberge et d’un relais de poste pour recevoir les commerçants et les voyageurs. Rimling était défendu par le château
« Lothringen » sur le Schlossberg. Ce château est ravagé en 1397 par les troupes mercenaires qui infestaient alors la Lorraine. En 1570, il n’est plus qu’une ferme accensé à Hans Klingler du village.
Administrativement, le village de Rimling est le siège d’une prévôté ducale – cour de justice et mairie – relevant de la Seigneurie de Bitche. Au 15e siècle, celle-ci comprend Bettviller, Epping, Erching-
Guiderkirch, Guising, Rohrbach, Hottviller, Olferding, Ormersviller, Petit-Réderching, Uttweiler, Weiskirch et Volmunster. Les droits de l’abbaye de Hornbach (les biens et les dîmes) à Rimling étaient protégés
par des avoués tels que les sires de Bitche au 13e siècle, les comtes-ducs de Deux-Ponts, les comtes de Sarrebruck, les sires de Varsberg et d’Hunolstein.
En 1397, le village fut mis à feu et à sac par des soldats mercenaires.
En 1525, les paysans de Rimling se soulevèrent contre leur Seigneur, le comte René de Deux-Ponts. Les autres révoltés du Bitcherland se joignirent à eux; des engagements militaires eurent lieu au lieu-dit
« Burenbusch ». Hans Zoller de Rimling, un chef des paysans révoltés, rassemble une troupe de 8.000 paysans et défait à Herbitzheim l’armée ducale du Capitaine Général Jean de Braubach, châtelain lorrain
de Sarreguemines. Hans Zoller disparut dans le grand massacre de Saverne. Cette guerre reste dans l’histoire sous la dénomination « Guerre des Rustauds » ou encore « Guerre des Paysans ».
Rimling a dû être détruit durant la Guerre des Suédois au 17e siècle et repeuplé par des colons étrangers. Au courant du 18e siècle, 16 familles de Rimling, soit 79 personnes, émigrèrent dans les pays
danubiens de la Batschka et du Banat. Sur l’ensemble du Pays de Bitche, ce sont près de 400 personnes qui sont ainsi parties, majoritairement des agriculteurs. Mais il y avait également quelques artisans et
même des instituteurs. Ils portaient les noms de Keller, Oswald, Burgun, Leichtnam, Andrès, Kuhn, Klein, Schumacher… Les migrants sont partis à pied, ou en chariots. Ils sont passés par le Palatinat pour
arriver à Ulm, le point de ralliement. Là, un soldat les accueillait, les emmenait dans le quartier des pêcheurs où les groupes étaient hébergés en attendant leur départ en bateau sur le Danube.
Une fois au Banat, la vie s’est organisée. Les Lorrains ont réussi à rendre la région plus riche. Les gens du Pays de Bitche ont pu y conserver leurs coutumes et même leur langue, le francique. Durant la
seconde Guerre Mondiale, la région est occupée par les Allemands. Les jeunes ont été enrôlés de force à partir de 1942, comme ceux restés en Moselle. Lors de l’arrivée des Russes, les néo-Banatais se
sont finalement sauvés, pour un retour vers l’Ouest. Grâce à Robert Schuman, 10.000 d’entre eux ont été rapatriés en France en 1948.
Administrativement, la mairie de Rimling, avec les fermes de Morainville et de Wirsing (qui disparut en 1809), fut rattachée en 1790 au canton de Volmunster qui fera partie de l’arrondissement de
Sarreguemines en 1800. Quant à la cure, elle a été rattachée en 1804 à l’archiprêtré de Volmunster. Le cadastre terminé en 1836 mentionnait 530 propriétaires et 7.693 parcelles.
En 1852, la commune comptait 890 habitants et 85 filles et 70 garçons fréquentaient les écoles. Le village avait 155 maisons avec 71 granges et une ferme. Il y avait 90 chevaux dans le village qui possédait
2 fontaines publiques et 11 puits. La Bickenalbe fait tourner un moulin à farine.
A la fin du XIXe siècle, en 1899, Rimling ne compte plus que 611 habitants et 147 maisons. Le petit moulin sur la Bickenalbe tourne toujours. Les femmes tressent des chapeaux de paille pour la maison
Langenhagen de Sarre-Union ou fabriquent des couronnes en perles pour des maisons de Rohrbach et de Petit-Réderching. Le ban communal a une superficie de 1325 hectares dont 33 ha en forêt et 340 ha
en prés. Le cheptel compte 103 chevaux, 552 bovins, 134 ovins et 325 porcs.
Durant la première guerre mondiale au cours de laquelle le capitaine GAMBS Frédéric a connu une mort glorieuse (voir Personnalités marquantes), seize ressortissants de Rimling sont tombés au champ
d’honneur dans les rangs de l’armée allemande.
Le martyre de Rimling durant la seconde guerre mondiale est relaté dans la rubrique Rimling et la guerre 1939-1945.
CALVAIRES ET CROIX DE CHEMIN
UN PEU D’HISTOIRE
L’usage d’ériger des croix aux bords des chemins et aux carrefours des villes et villages est très ancien.
Les Romains encore païens érigeaient aux bords des chemins des colonnes et autres monuments votifs à l’honneur de leurs dieux.
C’est ainsi que nos ancêtres devenus chrétiens commençaient à ériger dans nos régions mosellanes et lorraines, comme monuments votifs, des croix, en l’honneur du vrai Dieu Jésus Christ, Sauveur du
Monde.
Nos anciennes croix lorraines sont dans leur ensemble, des monuments religieux importants, des documents éloquents en pierre, souvent plus éloquents que les documents en parchemin, car elles parlent là
où les documents gardent le silence, sur les voies publiques, sur tous les tons, dans tous les styles, à tout le monde, de la façon la plus variée, d’une manière constante. Elles parlent par leurs inscriptions et
leurs symboles, de la foi vive et active de nos ancêtres, des usages religieux d’autrefois dont nous cherchons souvent vainement des indications dans nos chartes. Elles sont en somme un résumé illustré de
la doctrine chrétienne et catholique de notre pays.
Nos croix en Lorraine ont beaucoup souffert à travers les siècles par suite des nombreuses guerres et révolutions dont notre région fut le théâtre, à commencer par la Guerre des Paysans (1525) qui a laissé
des traces funestes dans le Pays de Sarrebourg-Fénétrange et la région de Sarreguemines-Bitche où les paysans ont notamment ruiné l’abbaye de Herbitzheim, pillé l’abbaye de Sturzelbronn, dévasté le
prieuré de Graefinthal, etc.
Non seulement les nombreuses guerres et les perturbations sociales ont été funestes à nos croix, le plus grand ennemi de nos anciennes croix, c’est le temps, ce sont les siècles, les intempéries des saisons.
En effet, le temps ronge insensiblement, à travers les siècles, la croix la plus résistante, l’effrite et la renverse à la longue, si une main restauratrice n’en relève les morceaux ou répare les blessures.
Les croix ordinaires, n’ayant pas de caractère spécial, sont innombrables, surtout des 18e et 19e siècles, mais beaucoup d’entre elles remplacent des croix plus anciennes. Rimling comptait environ une
vingtaine de ces croix dont plusieurs sont encore visibles aujourd’hui.
CROIX DE RIMLING
Au lieu-dit « Imswiese », au sud-est du village, cette croix monumentale a été élevée en 1761 pour les époux Martin et Magdalena Schaeffer.
De plan légèrement galbé, le fût-stèle est creusé à la face d’une niche à coquille dans laquelle figure en bas relief une Vierge de Pitié percée des sept glaives, qui évoquent les sept douleurs qu’elle a subies
au cours de sa vie.
A l’origine de ces deux thèmes associés dans la même sculpture, s’ajoute la présence de niches superposées sur les faces latérales, dans lesquelles sont figurés saint Pierre et saint Martin, sainte Madeleine
et sainte Elisabeth, les patrons des donateurs et de leurs proches.
(Source : Site commune de Rimling)

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