Dans le cadre de mes rencontres de campagne, j’ai eu le plaisir de rencontrer Jean-Luc Lutz, Maire de Bliesbruck.
La rencontre fut agréable et le café délicieux, nous avons échangé sur les projets de la commune et du territoire.
Merci encore pour ce moment convivial et riche.
Pour finir quelques mots sur l’histoire de Bliesbruck (repris du site bliesbruck.fr).
Période pré-romaine
DâaprĂšs des objets en pierre taillĂ©e retrouvĂ©s dans le secteur du village, on affirme que la vallĂ©e de la Blies fut habitĂ©e par des hommes depuis avant lâappartenance de la rĂ©gion Ă la RĂ©publique romaine.
Plus tard, de nouveaux peuples sâinstallĂšrent dans la rĂ©gion, tels les Celtes, les Belges ou les Ligures. GrĂące Ă ces rencontres entre ethnies, lâagriculture et lâĂ©levage se dĂ©veloppĂšrent, et les outils ne furent
plus fabriqués en pierre mais en métaux, tels le fer et le bronze.
Ă la veille de la conquĂȘte des Gaules en 52 av. J-C, la rĂ©gion Ă©tait apparemment peuplĂ©e par les MĂ©diomatriques.
PĂ©riode gallo-romaine
Portion du Parc archéologique Européen de Bliesbruck-Reinheim comprenant la tombe de la princesse celte et la villa de Reinheim
Sous la RĂ©publique romaine et lâEmpire romain, la rĂ©gion connu un essor phĂ©nomĂ©nal au sein de la province de Gaule belgique. La commune des Steinfelder, correspond Ă lâemplacement actuel des fouilles
archéologiques de Bliesbruck-Reinheim.
Câest Ă cette Ă©poque quâest construite la voie romaine, venant de Brumath et aboutissant Ă Hermeskappel, elle traversait la Blies par un pont, dĂ©truit probablement par les crues de la riviĂšre.
Les thermes de Bliesbruck, Ă©taient un complexe thermal colossal pour sa situation en dehors des grandes agglomĂ©rations romaines. Elles furent utilisĂ©es jusquâau XVe siĂšcle ap. J.-C., en tant quâhabitations.
La rĂ©gion Ă©tait prospĂšre, en effet la Blies Ă©tant trĂšs poissonneuse les habitants ne manquaient pas de nourriture. Or, la bourgade fit lâobjet dâun abandon progressif depuis les invasions barbares. AprĂšs le IVe
siĂšcle, seuls les thermes abritĂšrent encore de la population.
De la période médiévale à la Révolution française
Au dĂ©but du Moyen Ăge, pour dĂ©velopper lâagriculture, les habitants durent dĂ©boiser une grande partie de la Maywald, situĂ©e sur le territoire de lâactuel ban communal, autour de la route menant Ă Blies-
Ăbersing. Le seul tĂ©moignage de lâĂ©poque mĂ©rovingienne, est la dĂ©couverte de quatre tombes de guerriers de lâĂ©poque, accompagnĂ©s dâune Ă©pĂ©e en fer, dâun couteau, et dâune boucle de ceinture constituĂ©e
dâargent et de laiton.
Ancien moulin du village, unique vestige mĂ©diĂ©val de la commune, fonctionnait Ă la force du courant de la Blies, la cheminĂ©e qui lâaccompagne a Ă©tĂ© construite lors de lâagrandissement et la modernisation du
moulin en 1869 et ainsi permet une motricitĂ© Ă vapeur, dâoĂč le nouveau nom du moulin âkuntsmuhleâ
Ă lâĂ©poque fĂ©odale, au sein du Saint-Empire romain germanique, apparaĂźt le premier nom connu du village, Blysebrucken. Il est rĂ©digĂ© sur un acte de donation de 1131, stipulant que le comte de Saarwerden,
FrĂ©dĂ©ric Ier et son Ă©pouse lĂ©guaient une partie de leurs territoires dans la vallĂ©e de la Blies Ă lâabbaye de Wörschweiler, acte cosignĂ© par Waltherus Ier de Brucken et Wecelo, curĂ© de Brucken. En effet, la
famille rĂ©gnant alors sur le secteur est celle des chevaliers de Brucken. Lâancien chĂąteau des Brucken, dĂ©truit au milieu du XIIIe siĂšcle, Das Alte Schloss, se situait sur la colline de la Hardt, colline
surplombant la vallĂ©e de la Blies, dâoĂč on pouvait surveiller la plupart des activitĂ©s du village. En 1244, Waltherus III, cĂ©da de nouveau un territoire Ă lâabbaye. La famille des chĂątelains De Brucken sâĂ©teignit
par la mort de Walter VI chanoine de TrÚves et de Cologne qui survécut à tous ses frÚres et termina la lignée en décédant le 10 avril 1469. Les armoiries actuelles du village sont celles des chevaliers de
Brucken.
Plusieurs seigneurs ou coseigneurs tous vassaux du duc de Lorraine, dont le seigneur de Hombourg, sur la Canner et les seigneurs Jean et Jacques de Raville possédaient certains droits sur le village. Un
signe patibulaire, est Ă©rigĂ© sur le territoire du village, grĂące Ă lâautorisation donnĂ©e par Charles III, duc de Lorraine, demandĂ©e par Wirig, seigneur de CrĂ©hange.
En 1627, Antoinette-Ălisabeth, comtesse de CrĂ©hange, apporte en dot, au margrave de Bade le territoire communal de Bliesbruck en plus de la seigneurie de Forbach. Les droits du territoire furent cĂ©dĂ©s en
1632 par ce-dernier, Ă ces fils qui meurent sans descendance. En 1662, ces acquisitions sont offertes Ă Philippe Christophe FrĂ©dĂ©ric, comte de Hohen-Zollern, par lâintermĂ©diaire de son Ă©pouse Marie-
Sidonie, sĆur des anciens possesseurs du lieu.
La guerre de Trente Ans 1618-1648 crĂ©a un Ă©norme bouleversement social et politique au sein du village : destructions et pillages par le passage de lâarmĂ©e suĂ©doise de Gustave Adolphe en 1632, population
totalement dĂ©cimĂ©e, abandon de lâagriculture, de plus la Lorraine fut occupĂ©e par lâarmĂ©e de Louis XIII. Ce nâest que dans les annĂ©es 1660 que la maison de la Leyen achĂšte des droits sur la commune et ses
environs aux comtes de Varsberg et de Hohenzollern ; le 3 septembre 1667 Gaspard de la Leyen, archevĂȘque de TrĂšves, acquit la seigneurie de Forbach et lâensemble des communes de la vallĂ©e de la Blies.
Ce nâest quâaprĂšs le retrait des troupes de Louis XIV en 1667 quâune politique de repeuplement de nos contrĂ©es ravagĂ©es par la terrible guerre de trente ans fut mise en place sous lâimpulsion du Duc de
Lorraine LĂ©opold. Le premier recensement de 1698 fait Ă©tat de 39 familles pour un total de 202 habitants, alors quâavant la guerre de Trente Ans la population du village de Bliesbruck comptait dĂ©jĂ 75 feux ce
qui peut ĂȘtre estimĂ© Ă 400 habitants.
Ă la suite du traitĂ© de Vienne en 1735, François III, empereur romain germanique et Ă©poux de lâarchiduchesse dâAutriche, perdit son titre de duc de Lorraine, au profit de Stanislas Leszczynski, roi dĂ©chu de
Pologne, Ă la mort duquel, en 1766, le duchĂ© sera rattachĂ© Ă la France. Pendant ce temps, la Lorraine nâĂ©tait pas rĂ©gie par son duc, mais par M. de la GalaiziĂšre, reprĂ©sentant du roi de France. Celui-ci remis
au point un grand nombre de lois qui nâĂ©taient plus en vigueur dans la vallĂ©e de la Blies.
Câest le traitĂ© de Ratisbonne du 18 novembre 1782 entre la couronne de France et le Saint-Empire germanique qui clarifia les possessions françaises du comte de La Leyen. En effet par diffĂ©rentes cessions
et Ă©changes que des territoires et villages furent intĂ©grĂ©s Ă lâempire ou au royaume de France. Au traitĂ© de Ratisbonne fut dĂ©cidĂ©, la Blies faisant frontiĂšre naturelle entre les deux pays, que dans Bliesbruck la
rive droite de la Blies dit « petit cÎté », berceau du village médiéval, sera malgré cette frontiÚre naturelle également intégrée à la France.
De la Révolution française à la Seconde Guerre mondiale
Ă la Restauration, la rĂ©gion Lorraine procĂ©da Ă des projets de rĂ©amĂ©nagement. Ă Bliesbruck, la nĂ©cessitĂ© de construire un pont en pierre sâavĂ©ra urgente. En effet lâancien pont en bois nĂ©cessitait trop
souvent des rĂ©parations. Avec lâappui de Pierre Marte, maire de la commune, le conseil municipal fit construire un pont Ă arches, visible sur des photographies et dessins dâavant la Seconde Guerre mondiale,
sa construction fut achevée en 1822.
AprĂšs lâĂ©pidĂ©mie de cholĂ©ra de 1814, le cimetiĂšre se vit trop Ă©troit pour accueillir les 144 dĂ©funts de lâĂ©pidĂ©mie. On proposa dâen construire un plus grand non loin du presbytĂšre, or il aurait privĂ© le curĂ© dâune
partie de son jardin, le projet fut donc remis Ă 1838 Ă lâemplacement actuel du cimetiĂšre.
Ancienne gare de Bliesbruck, autrefois desservie par la ligne Hombourg-Sarreguemines.
Vers 1860, lâagriculture sâest diversifiĂ©e. Ă cette Ă©poque on y cultivait le blĂ©, le seigle, lâorge, lâavoine, le colza et les lĂ©gumes secs. En 1863, la voie ferrĂ©e Sarreguemines-Bitche-Haguenau est en construction.
Elle passe relativement loin des habitations et ne dessert pas la commune, mais passe tout de mĂȘme Ă lâintĂ©rieur des limites du village. Elle est toujours en service aujourdâhui. DĂšs 1871 lâAlsace-Moselle
actuelle est incluse Ă lâAllemagne, et cela jusquâen 1918.
En 1875, une 2e voie de chemin de fer passant par Bliesbruck est en construction. Celle-ci fait le parcours de Hombourg à Sarreguemines. Le plan cadastral de la commune a été modifié à la suite du
passage de deux chemins de fer dans le village. Une gare fut Ă©galement construite pour la desserte ferroviaire de la commune. Elle est lâune des rares bĂątisses du village Ă avoir Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©e par les
bombardements du printemps 1944.
Câest dĂšs 1906 que le conseil municipal dĂ©cide de la crĂ©ation du rĂ©seau dâeau courante alimentĂ© par les diffĂ©rentes sources du Rotenberg, amĂ©nagement considĂ©rable pour lâĂ©poque, mais trĂšs apprĂ©ciĂ© par
lâensemble de la population.
Dans les annĂ©es 1920, lâapparition de la lampe Ă pĂ©trole, de lâĂ©clairage public, et des moteurs Ă©lectriques, rendirent la vie des villageois beaucoup plus aisĂ©e, autant au niveau privĂ© quâau niveau
professionnel. En effet, dans le domaine de lâagriculture, on eut de moins en moins besoin dâune main-dâĆuvre traditionnelle.
De la DeuxiĂšme Guerre mondiale Ă aujourdâhui
à la veille de la Seconde Guerre mondiale, Bliesbruck est situé, comme un autre grand nombre de communes de la Moselle, située entre la ligne Maginot et la frontiÚre allemande. Ce secteur est désigné «
zone rouge ». Le gouvernement français avait prĂ©vu un projet de dĂ©portation provisoire de ces populations mosellanes, considĂ©rĂ©es comme vulnĂ©rables Ă une probable offensive de lâAxe. Câest alors quâĂ
partir de septembre 1939 et ce jusquâau 10 mai 1940, lâensemble de la population bliesbruckoise, ainsi que celle des autres communes de la « zone rouge » de Moselle, furent contraints de quitter leurs
habitations, et furent, pour la plupart, évacués, de façon trÚs désordonnée et précipitée, vers la Charente et la Charente-Inférieure, actuelle Charente-Maritime.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, 90 % du village furent dĂ©truits, notamment lâĂ©glise, par les bombardements amĂ©ricains, et lâancien pont, par les Allemands. Seuls quelques bĂątiments, comme lâancienne
gare, furent Ă©pargnĂ©s. On dut procĂ©der ensuite Ă la reconstruction : du pont, rebĂąti quelques mĂštres en aval du prĂ©cĂ©dent, et de lâĂ©glise.
La reconstruction du village permis la crĂ©ation de nouvelles maison plus spacieuses et plus espacĂ©es, ce qui mena Ă lâagrandissement des limites de la commune. On procĂ©da Ă©galement au dĂ©veloppement
du hameau dâHermeskappel. Celui-ci ne contenait que quatre maisons en 1939 pour plus dâune cinquantaine aujourdâhui.
Il y eut Ă©galement plusieurs projet dâamĂ©lioration des Ă©quipements, de forage, dâarrivĂ©e dâeau courante, et dâassainissement.
Câest en 1959, que la voie ferrĂ©e Hombourg-Sarreguemines, cessa dâaccueillir les trains de transport de voyageurs, elle restera en service pour le transport de marchandises jusquâen 1980, lâautomobile ayant
pris le dessus sur les transports ferroviaires dans la vie quotidienne des habitants de la région.
Câest en 2006, que cette voie ferrĂ©e Ă lâabandon, connut une renaissance, en effet, la communautĂ© dâagglomĂ©ration Sarreguemines Confluences amĂ©nage sur cette emprise SNCF Ă partir de Sarreguemines,
une piste cyclable rejoignant le réseau cyclable de laSarre. Une autre piste a été créée rive droite de la Blies, partant de Habkirchen, quartier de Mandelbachtal, pour finir au Petit-CÎté de Bliesbruck.
Entre le XXe siĂšcle et aujourdâhui, trois grands lotissements ont pris naissance dans la commune. Le premier, rive droite, est un ensemble de terrains trĂšs ensoleillĂ©s. Il comprend presque la moitiĂ© du Petit-
CĂŽtĂ©. Il prend naissance aprĂšs le cimetiĂšre, et se prolonge vers lâouest du village et sur les hauteurs du Kloberg. Le second, se situe sur la zone comprise entre lâancienne gare, et le parc archĂ©ologique de
Bliesbruck-Reinheim. Le troisiĂšme composĂ© de 30 parcelles fut crĂ©Ă© Ă lâannexe Hermeskappel qui aujourdâhui compte 150 habitants.