🇫🇷Grosbliederstroff🇫🇷

Ma campagne de terrain continue, je suis à Grosbliederstroff où Pascal Weisslinger, Maire de cette commune, Laurence Munier, 2ème adjointe et Michel Metzger conseiller municipal m’ont reçu très chaleureusement.
Nos échanges ont été très intéressants, notamment sur le point transfrontalier
Je les remercie encore pour cet accueil.
Nous continuons avec un peu d’histoire.
Le village;
Commune frontière située sur la Sarre, à la porte de France, ses origines remontent fort haut dans l’histoire, au moins au IIIème siècle avant Jésus-Christ.
Les immigrants venus de l’Est, les Higures d’abord, les Celtes, puis les Gaulois ont été les premiers occupants de son sol. La forêt de Grosbliederstroff, les trouvailles le confirment, est une des plus
anciennes nécropoles des invasions barbares. Grosbliederstroff apparaît pour la première fois dans l’histoire écrite sous le nom de Blithario Villa (c’est un chef franc du nom de Blitharis qui donna le nom à la
commune) dans le testament de l’abbé Fulrad en 777 lorsque ce dernier légua tous les biens dont il disposait à Grosbliederstroff et aux alentours à l’abbaye de Saint-Denis près de Paris.
Le développement du commerce et les grandes voies d’échanges Nord-Sud et Est-Ouest se dessinent du 1er au Vème siècle pendant l’époque romaine.
Puis la contrée fut envahie par les Huns.
Sous la domination des Francs, Grosbliederstroff faisait partie de l’Austrasie.
Après le traité de Verdun en 843, la commune fut intégrée à la Lotharingie puis au Saint Empire Romain Germanique.
Tour à tour soumise aux comtes de Sarrebruck, de Deux-Ponts et aux Ducs de Lorraine, Grosbliederstroff a toujours été placée au centre des guerres et des conflits.
La guerre des Rustauds en 1525, l’incendie du village par les hordes d’Albert de Brandenburg en 1553, sa destruction en 1633 par les Suédois, la peste en 1637 sont les dates marquantes de son histoire.
Elle fut particulièrement touchée pendant la guerre de Trente Ans.
Elle devint française en 1766 et connut les affres de la Révolution et de l’invasion germano-russe à l’époque napoléonienne.
Epargnée en 1870, Grosbliederstroff dut payer un lourd tribut pendant les deux guerres mondiales.
Au début de la seconde guerre, la population fut évacuée en Charente, dans le Nord et le Pas-de-Calais (les ouvriers mineurs), laissant sur place tous leurs biens.
Au retour les foyers étaient sinistrés, pillés et spoliés, suivirent quatre années d’occupation.
La commune fut bombardée en novembre 1944 et libérée le dimanche 18 février 1945 par les troupes américaines.
La collectivité avait payé un lourd tribut : 26 soldats français et 3 américains ont été tués sur le ban communal, 31 jeunes de la commune sont tombés au champ d’honneur, 28 victimes civiles et de nombreux
blessés, 18 déportés non rentrés, la commune sinistrée.
Durement éprouvée, la commune a été citée à l’Ordre de la Brigade avec attribution de la Croix de Guerre avec Etoile de Bronze.
Le pont;
Lorsqu’en 1868, sous le règne de Napoléon III, le canal fut construit, il fut aussi question d’ériger un pont appelé à franchir le canal ainsi que la Sarre afin de faciliter les va-et-vient entre Kleinblittersdorf et
Grosbliederstroff, villages frontaliers reliés jusqu’alors par un bac. A cette même époque, une ligne ferroviaire devant relier Sarrebruck à Sarreguemines étant eu construction, le maire d’alors, M. KARST, puis
son successeur, M. DOUB, demandèrent à la préfecture de Metz, d’autoriser la construction d’un pont à deux voies traversant le canal et la Sarre. Cette autorisation leur fut refusée.
La guerre, qui suivit bientôt mit provisoirement un terme à l’entreprise. En 1873, le conseil municipal, avec à sa tête le maire, M. Jean DOUB, souleva de nouveau la question de la construction du pont. On
espérait, de la part des administrations prussienne et lorraine, une contribution d’un tiers aux dépenses, ce qui fui également refusé.
La commune ne perdit pas courage. Elle savait maintenant, que pour atteindre son but, elle ne pouvait compter sur aucune aide extérieure. Certes, la réalisation serait plus longue, mais non remise en cause.
En 1877, le projet avait déjà pris une forme plus concrète et le public commençait à s’intéresser à cette réalisation. La « Saarbrücker Zeitung », par voie de presse, prit fait et cause pour la construction du pont.
Une souscription, ouverte dans la commune et à laquelle participèrent les commerçants et les particuliers, rapporta 7 000 marks.
La commune de Kleinblittersdorf s’engagea pour 6 000 marks, mais sollicita, en contrepartie, avoir voix au chapitre pour les décisions à venir. Ce droit lui fut refusé car le village de Grosbliederstroff devait
assumer seul les risques et les responsabilités. Mais la véritable difficulté consista à obtenir un prêt dont le remboursement se ferait grâce à un péage demandé à ceux qui allaient franchir le futur pont. Les
travaux à réaliser, étaient, quant à eux, considérables ; il fallait assurer l’approvisionnement des matériaux de construction, sable et pierres calcaires pour le pont, qui comportera deux voies de circulation,
ainsi que ceux pour le trottoir destiné aux piétons, le garde-fou et, par la suite, l’escalier tournant pour accéder à l’île.
Le 14 août 1879, l’adjudication des travaux est annoncée. Le 21 août, la Société Richard Schmidt de Luisenthal est chargée de l’exécution des travaux. Le 1 septembre, la Société Schmidt débuta les travaux.
Le 1er octobre 1880, le pont, avec ses 6 piliers, était franchissable pour les piétons bien qu’encore démuni de garde-fou. Une maisonnette fut bâtie à gauche du passage et à partir du 1 janvier 1881 les tarifs
de péage, affichés sur chacune des rives, entrèrent en vigueur, car le pont, complètement achevé, permettait le passage des véhicules et des piétons qui circulaient en toute sécurité.
La commune de Grosbliederstroff, avec à sa tête M. Jean DOUB et ses conseillers municipaux, a réalisé une œuvre, qui par son esthétique et son utilité, mérite encore aujourd’hui, des éloges. Seul un fait de
guerre (1939) vint à bout de cette imposante construction. A droite du pont, s’élevait un monument, sur le socle duquel était gravé le nom de tous ceux qui avaient participé à sa construction et, au-dessus, la
statue de Saint Jean-Baptiste.
Le coût total du pont se chiffrait à 120 000 marks. Il est évident que commerce et échanges se trouvaient favorisés et cela principalement grâce à la ligne de chemin de fer.
Ce développement permit une suppression rapide du péage (1897), le pont étant alors intégralement payé.
Vers 1905, la commune fut dans l’obligation de demander la prise en charge de l’ouvrage, par l’autorité concernée, car elle ne pouvait plus faire face aux dépenses nécessaires à son entretien. Cette requête
ne fut acceptée que 25 ans plus tard.
Le pont fut détruit en 1939, dès les premiers jours de la seconde guerre mondiale.
C’est seulement en 1949 qu’une passerelle piétonnière, enjambant le canal, fut construite pour permettre aux habitants d’emprunter le bac traversant la Sarre.
De 1952 à 1964, Anna BÄHR, fit traverser la Sarre à bon nombre d’habitants résidant de chaque côté de la frontière.
En 1964, un pont au dessus de la Sarre fut édifié. Ce pont était un ouvrage de « seconde main », en l’occurrence le « Kummersteg » de Sarrebruck, qui avait été démonté et qui se trouvait à côté de l’actuelle
Wilhelm-Heinrich Brücke, construite de 1959 à 1961.
Enfin, c’est en 1993 que fut mis en service l’actuel pont piétonnier, nommé Pont de l’Amitié, qui relie directement les villages de Grosbliederstroff et de Kleinblittersdorf.
(Source site officiel de Grosbliederstroff)

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Résoudre : *
24 ⁄ 8 =